Comment sont nés Cinébox et votre projet MTN Movies House ?
Gilles-Laurent Massamba : Tout est parti d’une idée lancée un soir, en 2014, alors que nous testions un nouvel écran géant, LED 4×3. On s’est dit : pourquoi on ne ferait pas un cinéma ? On n’y connaissait rien. On a fini par tomber sur une maison de distribution française spécialisée dans la diffusion de films en Afrique. Puis nous avons trouvé un endroit où héberger notre salle, à la Préfecture, et un partenaire, MTN. Le lancement officiel a eu lieu le 17 août 2016. Aujourd’hui, nous disposons des seuls régisseurs numériques du Congo et d’une salle de 200 places qui répond aux standards internationaux.
C’était un pari risqué ?
Romaric Oniangue : Totalement. Cela faisait 25 ans qu’il n’y avait pas eu de salle de cinéma au Congo ! Ce n’est pas encore dans la culture congolaise. Les gens préfèrent se rendre dans des petits cinémas de quartier. Les salles ont fermé pendant la guerre civile des années 1990. Puis ce fut l’avènement du numérique dans les années 2000…
G-L.M. : …un véritable problème ici ! Par manque de moyens, il est impossible d’assurer la transition de l’analogique au numérique, pourtant nécessaire pour obtenir des droits cinématographiques. Ceux qui ont 30 ans aujourd’hui ne connaissent pas le cinéma. Il faut remettre cette culture au goût du jour !
Comment mettre en valeur les réalisateurs congolais et africains ?
R.O. : Nous avons un projet de festival gratuit de films congolais dans les cartons. Aussi, nous souhaitons travailler sur l’aspect pédagogique en mettant en place des programmes scolaires afin de sensibiliser les enfants à travers des visites, des projets cinéma ou des venues d’intervenants en classe. Et ce, dès la rentrée prochaine.
La suite ?
G-L. M. : On aimerait avoir notre propre salle, même plusieurs, afin de s’implanter dans les quartiers. Et nous aimerions bientôt lancer la 3D…
Un message à faire passer aux jeunes entrepreneurs congolais ?
G-L. M. : Malgré les difficultés, il faut toujours conserver sa passion.
R.O. : Et la passion, c’est le parapluie. Quelles que soient les tempêtes, la pluie ne vous empêche pas de rentrer à la maison. Il faut rester déterminé !
Article initialement publié sur le site de l’Ambassade de France